LES JEUDIS DE L’A.P.M. 2018/2019

Psychopathologie de L’Hypermodernité

Cycle de conférences 2018 – 2020

Geneviève Vialet-Bine,  Houchang Guilyardi,  Betty Testud

Nous vivons en un temps particulièrement curieux.
Nous découvrons avec surprise que le progrès
a conclu un pacte avec la barbarie »
                                                  S. FREUD

Nous interrogeons dans ces conférences mensuelles les liens et résonances entre pathologies nouvelles et désordres somatiques et psychiques, avec notre modèle civilisationnel régi par le discours anonyme et omniprésent du marché, rabattant le désir sur la demande.

Demande stimulée par les progrès de la science, de la technique et de la médecine, soutenant par leur logique et leurs succès la mise en place d’un savoir supposé capable de répondre à tout.

Un pouvoir du « tout possible » qui permettrait d’échapper à la castration, ouvrant à une économie de la jouissance abrasant limites et interdits.

Nous nous proposons d’y explorer :

Addictions de toute nature en inflation, avec leur mode de jouissance lapidaire, court-circuitant un sujet hyper consommateur et hyper connecté.
Troubles dans le genre, de moins en moins assuré, dans une désorientation sexuelle fragilisant l’inscription des corps, modifiables sur demande, entre réparation et « augmentation », rien ne paraissant plus ordonner le rapport au monde de sujets déboussolés.
Malaise dans la bioéthique et la procréation : le  réel impossible à supporter: les verrous inconscients et l'enfant à tout prix, enfants objets de la science, et plus tard de la médecine …et des manuels diagnostiques.
Malaise dans la transmission et dettes impayables, sauf à travers livres de chair et somatoses, livrés à des institutions soignantes soumises à l’épreuve de l’hyper modernité.

Ne revient-il pas aux psychanalystes d’accompagner ces mutations et leurs conséquences sur le devenir de sujets pris dans ces logiques acéphales, afin de mieux entendre ce qui se joue dans la réalité psychique de nos patients, l'éthique analytique comme acte de résistance à ces dérives, naufrages de nos subjectivités ?

13 juin 2019

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Dany-Robert Dufour
" Économie marchande, économie psychique "


Dany-Robert Dufour est professeur de philosophie de l'éducation à l’université Paris VIII jusqu'en 2015, ancien directeur de programme au Collège international de Philosophie de 2004 à 2010 et ancien résident à l'Institut d'études avancées de Nantes en 2010-2011. Il est l'auteur de nombreux essais et articles, dont Le Divin marché, Denoël, 2007, Folio, 2012 , La Cité perverse, Denoël, 2009, Folio, 2012.

J'ai tenté d’isoler dans mes travaux quatre grandes économies humaines : économies politique, discursive, marchande et psychique. 
Question sous-jacente : comment passe-t-on de l’une à l’autre ? C’est ce que j’essaierai d’expliquer dans ma conférence.

Présentatrice : Martine Dombrosky, psychanalyste, membre de l’APM

Discutante : Geneviève Vialet-Bine, psychanalyste, membre de l’APM

9 mai 2019

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Hélène Godefroy

"Malaise dans le genre"


Hélène Godefroy est psychanalyste, membre d'Espace analytique et de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse. A publié de nombreuses contributions à des ouvrages collectifs, notamment "Mâlaise...!" dans "Qu'est-ce qu'un homme?", La clinique lacanienne, n° 29, et "Le donjuanisme féminin, ou la chute de la morale sexuelle civilisée", dans "Penser le sexuel", Figures de la psychanalyse n° 35.

Présentation par Martine Dombrovsky, psychanalyste, membre de l'APM.

Discussion ouverte par Michel Durel, psychanalyste à Paris.

11 avril 2019

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Houchang Guilyardi

 "Dox A"

Houchang Gulyardi est psychanalyste, psychiatre, membre d'Espace analytique, Président de l'APM, président de Ravan Pajouhan, auteur de nombreux articles, notamment " Morbid pic ", Che Vuoi n° 40, pp 29-40.

Orgie de mots et de biens, abondance des savoirs et ouverture des mondes clos.Sortie de la misère et de la mélancolie, dans une vaste ruée vers la jouissance. Frustration et cris Unaires face à la castration implacable.

Présentation par Betty Testud, psychanalyste, membre de l'APM.

Discussion ouverte par Martine Dombrovsky, psychanalyste, membre de l'APM

14 mars 2019

Robert Samacher

"Le corps bio-technologique, jusqu'où?"

Robert Samacher est psychanalyste, directeur de l’Ecole Freudienne. Il a travaillé comme psychologue clinicien en secteur psychiatrique et comme maître de conférences à l’Université Paris 7 Diderot. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment Sur la pulsion de mort, Création et destruction au cœur de l’humain, Paris, Hermann, 2009, et "La psychanalyse, otage de ses organisations? - Du contre-transfert au désir d'analyste", Paris, MJW FEDITION, 2018.

La psychanalyse est intéressée par la castration et les limites qui font Loi, alors qu’en est-il des recherches, des découvertes biomédicales et notamment des fabrications actuelles de prothèses prolongeant le corps en même temps qu’elles défient les lois naturelles ? Elles trouvent des applications en médecine, par exemple avec la conception d’un utérus artificiel hors-sexe. Certains artistes contemporains utilisent des prothèses dans leur conception artistique mais aussi l’informe, l’incorporel, le hors-limite au-delà de la barrière du beau. "L’art du 20e siècle, plus qu’aucun autre, abonde en figurations du corps incertain", affirme l’historien d’art Paul Ardenne (1). Comment cette recherche du hors norme, du hors-limite, du sans loi oriente-t-elle et détermine-t-elle l’avenir de la société post-moderne du 21ème siècle ? (1) P. Ardenne, « L’ère des monstres », dans L’Image Corps – Figures de l’humain dans l’art du XXe siècle, Paris, Éditions du Regard, 2001, p. 386.


Présentation par Ghislaine Bouskela, psychanalyste, membre de l'APM.

Discussion ouverte par Nicole François, psychanalyste, membre de l'APM, membre de l'Ecole de Psychanalyse Sigmund Freud.

14 février 2019

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Marc-Léopold Lévy

"Si tout devient possible?"


Marc-Léopold Lévy est psychanalyste, directeur de l’EPL (École de psychanalyse laïque), membre du Cercle freudien, de l’APM (Association psychanalyse et médecine), de la FEP (Fédération européenne de psychanalyse). Il a publié Critique de la jouissance comme une (érès, 2003), Éclats de jouissance (érès 2018).

Si tout devient possible alors s’ensuit inévitablement une perte de libido, une absence de désir de copulation. Si l’on peut par la chirurgie transformer une femme en homme et vice versa et si juridiquement la différence homme-femme tend à s’estomper que deviennent les signifiants homme / femme dans la langue, in fine ne serait-ce pas l’interdit de l’inceste qui est mis à mal ?

Présentation par Anne-Marie Picard, professeur en littérature et psychanalyse à l'université américaine de Paris.

Discutante : Hélène Godefroy, psychanalyste, membre d'Espace analytique et de la Fondation européenne pour la psychanalyse.

10 janvier 2019

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Gérard Pommier

"Éternité de l'hypermodernité"


Gérard Pommier  est psychiatre, psychanalyste, membre d'Espace analytique et de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse, Professeur des Universités Émérite. Il dirige la revue La Clinique Lacanienne. Auteur de nombreux ouvrages dont "Féminin, révolution sans fin", éditions Jean-Jacques Pauvert, 2016.

Présentation : Gorana Bulat-Manenti, psychanalyste, membre d'Espace analytique et de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse.

Discutant : Ahmed Bouhlal, psychiatre, chef de service à l’EPS Barthélémy Durand à Etampes, psychanalyste, membre d'Espace analytique et de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse.

13 décembre 2019

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Danièle Epstein

Marche ou crève, l’au-delà du malaise ?

Danièle Epstein est psychanalyste, membre du Cercle Freudien, ex-psychologue à la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Elle a publié « Pour une éthique clinique dans le cadre judiciaire », ed Fabert, et « Dérives adolescentes, de la délinquance au djihadisme » ed Erès.

Vivons nous un énième malaise dans la civilisation, un ratage inscrit structuralement au cœur du socius, ou bien avons-nous franchi ce cap qui nous mène au-delà du malaise? Si la postmodernité est le temps de la fin des grands récits, la fin des idéologies, la fin des croyances au progrès et aux lendemains qui chantent, l’hypermodernité formate, voire fabrique un homme nouveau, entrepreneur de lui-même, « uberisé », « taylorisé », standardisé, évalué selon les lois du marché.   A défaut d’un « nous » fédérateur et solidaire -le « nous » du lien social et du Bien commun- l’hypermodernité en appelle à un homme performant et sans faille, toujours souriant et efficace, seul contre tous, un homme-cyborg. Le marché du bien-être, partie prenante de ce système auto-centré, fait fonction de refuge narcissisant pour celui qui n’existe aux yeux de l’autre que par sa valeur marchande.   Dans un système qui tourne en boucle autour de productivité, de rentabilité, de croissance et de gaspillage, plus-value et plus-de-jouir font le tissage contemporain de l’homme nouveau, consommateur addictif promis à des excès en tout genre.  Mais à quel prix… A quel prix individuel, à quel prix collectif ? La psychanalyse, rescapée de l'hypermodernité, fera-t-elle fonction d'antidote à la désubjectivation programmée de l'homme ? En préambule de son exposé, Danièle Epstein vous recommande de visionner “Happiness”, de Steve Cutts, un dessin animé de 4mn dont voici le lien www.youtube.com

Présentation : Marie-Claude Léonard, psychologue clinicienne, psychanalyste, membre de l’APM.

Discutant : Alain Lazare, psychanalyste, membre du Cercle Freudien

8 novembre 2019

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Jacques Saliba

"Le sujet de l'hypermodernité"


Jacques Saliba est sociologue, Maître de Conférences honoraire à l¹Universitéde Paris X, Paris Nanterre. Il a été membre d¹Espace Analytiqueet de l¹APM. Ses recherches et ses publications ont porté sur le champ dela médecine et sa confrontation à la problématique psychanalytique. Actuellement il interroge la médiation familiale comme mode original de prise en charge des bouleversements actuels de la famille.

La modernité, dans la filiation des lumières, a arraché la personne à l’emprise de la communauté locale. Elle en a fait un individu libre et rationnel inséré dans un nouveau type de lien social.
Dans le mouvement d’individualisation croissante, l’hypermodernité subit les effets du marché et de la technologie. Elle transforme la place et la subjectivité de l’individu et l’inscrit dans des liens de plus en plus « liquides », alignés sur le modèle de la consommation. Le sujet, marqué par la subjectivité de cette époque, développe de nouvelles formes d’expression de la pathologie, favorisant l’éclosion de cliniques nouvelles.
 
Introduction par Sophie Dunoyer de Segonzac, psychologue clinicienne, psychanalyste, membre d¹Espace Analytique et de l¹APM.
 
Discutant Olivier Douville, psychologue clinicien et psychanalyste. Membre d'Espace Analytique, membre de l'Association Française des Anthropologues, Membre du Centre de Recherches Psychanalyse, médecine et société de l’Université Paris 7 Denis-Diderot, Directeur de publication de la revue Psychologie Clinique.

11 octobre 2019

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Paul Laurent Assoun

"L’Hypermoderne à l’épreuve de la psychanalyse : Les habits neufs du Sujet"


Paul Laurent Assoun  est Professeur émérite à l’Université Paris-7 Sorbonne Cité, psychanalyste, auteur d’une quarantaine d’ouvrages dont Freud et les sciences sociales, Psychanalyse et culture, Jouissance du malaise, L’hypermoderne à l’épreuve de la psychanalyse, in L’individu postmoderne, Editions Erès, 2e éd., 2017.

L’«hypermoderne» est l’une de ces notions qui, ayant émergé dans les années 70, sont recyclées dans le «discours-courant», par surenchérissement sur le «moderne» et le «postmoderne». En ce « philonéisme »  effréné, fascination de «l’hypernouveau», on discerne le fantasme idéologique de diagnostiquer un renouveau de la jouissance collective. Après «l’éternel hier» du traditionalisme, on trouve le «toujours plus nouveau», culminant dans le «transhumanisme» de «l’homme augmenté». Tentative de s’affranchir de la structure inconsciente par la promesse d’un nouvel homme, désendetté du trouble de désirer, d’où son succès. L’illusion hypermoderne mérite d’être examinée eu égard aux mutations de l’incurable «malaise dans la civilisation». De la «morale sexuelle civilisée», liée à la «nervosité moderne», à l’a-moralité hypermoderne, liée à la manufacture de perversions formatées et globalisées, on verra comment la psychanalyse insiste à «rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque».

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